Conseils pour les ateliers conversation

Quelques conseils, propositions aux bénévoles de Bernex-accueille (BBA)

Dans le contexte des rencontres de novembre 2016, en rapport avec vos premiers rendez-vous où, vous allez faire connaissance avec votre futur petit groupe Bénévoles/Personnes migrantes et Comité de BA (CBA) au foyer du Lagnon.

Durée de l’atelier au foyer du Lagnon environ 1 heure (prévoir quelques minutes afin de permettre au groupe de se séparer en douceur, en se disant au revoir, à mercredi prochain et, afin ainsi de permettre au groupe suivant d’occuper à leur tour la pièce.

Quand le groupe sera constitué, vous pourrez alors, ensemble, définir le lieu et l’horaire de vos futures rencontres

Important: Les ateliers et les échanges se dérouleront uniquement en français (et ce également pour les ateliers qui suivront par la suite) Il faut « vouvoyer » les jeunes, tant que la distinction n’est pas sérieusement acquise et que la relation BBA – migrants ne justifie pas le tutoiement.

Propositions:

Un 1er atelier « bavardage dans le bus » afin de les rendre autonomes rapidement avec le trajet Le Lagnon-Bernex/Eglise (paroisse catholique) ou Le Lagnon-Bernex-Place (paroisse protestante) et ainsi vous « économiser » ces trajets par la suite, lors de vos réunions/Ateliers. (Ici, lien vers les horaires TPG)

Quand vous aurez formé votre groupe il serait judicieux d’échanger vos No de portable; le SMS est bien maîtrisé par les migrants

Vous pouvez faire la promotion de la Permanence-Bernex Accueille qui commencera en décembre (en lien avec l’atelier «bavardage dans le bus» afin de les inciter à y aller en bus!).

Idées concrètes pour vos 1ers Ateliers/Rencontres, Faire Connaissance :

  • Mon hobby c’est ….. et vous qu’est-ce que vous aimez ?
  • Mon travail c’est …… et vous qu’aimeriez-vous faire, (avez-vous déjà un métier) ?
  • Je suis né(e) à ….. et j’habite depuis à ….. et vous où êtes-vous né ?
  • Quels sont vos centres d’intérêts ?
  • Qu’est-ce que vous aimez faire ?
  • Que savez-vous faire ?

Recommandations et mises en garde:  (il y a des mots / sujets qui posent problème)

Ailleurs, il n’y a parfois pas de loisirs, de vacances, de week-end, et donc pas de hobby. C’est une notion d’ici…)

Souvent on fait la même chose de père en fils, on est par exemple agriculteur, et il n’y a pas d’apprentissage d’un métier comme ici. On fait aussi de la survie avec de petits métiers. Bien entendu, ce n’est pas vrai pour tout le monde, cela dépend de l’âge, de l’origine, de l’éducation.

Compétence, talent font partie du vocabulaire des conseillers en orientation et des psychologues d’ici

Savoir-faire est dans les référentiels de compétences des profs en formation, dans les manuels de pédagogie, et dans tout ce qui est formation…

Donc des mots probablement intraduisibles dans leur langue pour les résidents du Lagnon, et incompréhensible quant à ce qu’ils représentent.

Thèmes abordables ou pas (selon avancement de la maîtrise du français et le contexte)

Ce sont pourtant la famille, la religion et la politique qui intéressaient des migrants avec lesquels  nous avons fait connaissance. C’est la même chose chez les dames de Camarada. Ce sont donc de très bons sujets de conversations selon comment on les aborde...

Religion: Cf. Deux paroisses à Bernex, l’une catholique et l’autre protestante… (il y a des Musulmans, des Boudhistes, et bien d’autres encore. Donc: c’est quoi tout ça? On peut/doit en parler, expliquer pourquoi il y a des religions et pas seulement une. Ce que certains découvrent probablement.

Si on ne sait pas, c’est une super occasion de s’y préparer et de se situer nous aussi dans le monde. Expliquer les Protestants, visiter le Mur des Réformateurs, c’est faire du français. Comparer avec l’Islam où il y a aussi divers courants (sunnites, chiites, soufis). Ce que certains ne savent pas.

Politique: expliquer le système politique suisse est un must! Expliquer la différence entre une démocratie et une dictature, et ce que ça signifie au quotidien, est indispensable pour l’intégration.

Famille: il est très poli de s’enquérir de la famille, c’est même la première chose qu’on fait toujours ailleurs. Si on ne le fait pas, on passe pour un goujat avec lequel on n’a pas envie de parler. On ne peut donc pas simplement glisser dessus comme chat sur braise. Mais bien entendu, il faut se souvenir que c’est sûrement quelque chose de douloureux et qu’il ne faut rien forcer. Si on se présente soi-même soigneusement en premier, on peut voir les réactions et décider de la suite. Selon, on restera discret, on ne forcera pas, c’est ça l’important.

On peut aussi s’imaginer comment on souhaiterait que ça se passe si on était dans la même situation: aurait-on envie ou non d’évoquer la famille?

Se souvenir que de passer les drames sous silence ne permet pas d’avancer. Se souvenir qu’un Accueil (cf. bernex accueil) est important. Ce qui n’est en aucun cas comme se transformer en psy!

Une suggestion (qui marche toujours, par expérience): penser au allers-retours entre ici et là-bas (comment c’est ici pour moi-comment c’est là-bas), et que chaque bénévole se présente en détail d’abord, observe s’il y a du répondant, et rebondisse sur cela.

On peut parler pour commencer de

  • origine du nom de famille, du ou des prénom-s
  • des membres de la famille, du choix des prénoms des enfants
  • des langues parlées en famille, apprises
  • de l’école suivie ici ou ailleurs ici
  • de l’activité ici, des activités de tous les membres de la famille
  • du lieu d’habitation
  • de la manière de se déplacer, et des problèmes que ça pose.

Et après, continuer avec

  • comment on se salue, qui dit tu, vous, exercer le tu et le vous (pas tout de suite!!)  Et chez vous?
  • Bernex, Genève, la Suisse, la géographie, le système politique, les langues et leur statut (nationale, officielle, internationale, dialecte…) Et chez vous?
  • la vie quotidienne: ce qu’on mange le matin, le midi, le soir; les spécialités, les saisons et ce que ça implique (les fruits, les légumes, la manière de s’habiller)  Et chez vous?
  • les fêtes: pourquoi telle fête, ce qu’on y fait, mange, etc.  Et chez vous?
  • etc.

Le partenaire connaît-il

  • le Signal de Bernex? Où c’est, ce qu’on y fait, ce que c’est…Cf. les autres signaux, pourquoi ce nom, etc. Est-ce que ça existe dans votre pays?
  • le lac, le Rhône, l’Arve: le partenaire sait-il ce qu’est un lac, un cours d’eau, une rivière, un fleuve qui va à la mer? Comment on dit ces mots dans votre langue?
  • cinéma: y en avait-il un ou plusieurs là où vous avez vécu en tant qu’enfant?
  • comment c’était ici quand nous on était (plus) jeune…
  • ce qui étonne en voyage. Et ici?
  • Etc.

Pour chaque sujet, il y aura sûrement des explications de vocabulaire à donner.

Pour chaque sujet, le partenaire peut rebondir sur lui-même là-bas.

Une chose importante: tu et vous. Pour ceux qui n’ont pratiquement pas de connaissances en français, n’utiliser que le « vous »! (imaginez qu’ils tutoient la police ou le contrôleur des TPG, faute de connaitre la différence…aie!) Pour les plus avancés, ils semblent tous apprendre le vous aux cours de l’HG, puis se plantent avec le tu. Ce sera donc un bon exercice!

Chez Camarada, la règle pour tout le monde est de s’appeler par le prénom; les bénévoles disent vous aux usagères du centre.

Petite curiosité..

Des infos sur Genève et la Suisse (pour les personnes qui veulent passer le test pour la naturalisation, donc très simple):

(Petit dossier proposé par Elisabeth Z.-K. et le comité BA)